En juin dernier, le Haut Conseil à l’Egalité mentionnait dans son rapport sur violences gynécologiques et obstétricales, que la non-prise en compte de la gêne de la patiente, liée au caractère intime de la consultation était un acte sexiste. Pour illustrer cette forme de sexisme, je me suis replongée dans l’avalanche d’insultes qui m’ont été proférées deux mois plus tôt, lorsque j’ai dénoncé sur twitter la recommandation d’inspecter chaque année les organes génitaux des petites filles.
Comme vous pouvez le voir ci-contre (cliquez pour agrandir), il est écrit dans le nouveau carnet de santé sur la page illustrant les courbes de croissance des filles de 1 an à 18 ans : « Au moins une fois par an, l’enfant sera mesurée et pesée déshabillée, et le suivi pubertaire sera assuré par une inspection des organes génitaux externes ».
Un tel examen intime n’est pas neutre pour l’enfant qui le subit. Il ne devrait donc être proposé que pour des raisons médicales établies. Il est pourtant difficile de trouver une justification de cette pratique annuelle de routine imposée à l’ensemble des filles (et des garçons). En revanche, l’impact négatif d’un tel examen est assez évident, puisqu’il envoie le message à l’ensemble des enfants que leur corps ne leur appartient pas et que certains adultes peuvent y accéder tous les ans sans la moindre justification, ni information, ni consentement, puisqu’il s’agit de suivre leur carnet de santé.
J’ai donc posté cette information sur twitter, ce qui a suscité un immense cafouillage dans les tentatives de justification de médecins et de futurs médecins et, pire encore, des tonneaux d’insultes à mon égard de la part de soignants. Ils ne semblaient manifestement pas supporter que des non-médecins s’interrogent sur une recommandation sans fondement médical d’un carnet destiné à des millions de parents.
WHAT??? "Au moins une fois par an, le suivi pubertaire sera assuré par l'inspection des organes énitaux externes" (chez les filles).
Ou comment envoyer le signal que le corps des femmes ne leur appartient pas, dès l'enfance ?https://t.co/0Ap0ni2MOP
— Marie-Hélène Lahaye (@MHLahaye) March 30, 2018
Le rapport bénéfice-risque d’une pratique
Très vite, j’ai reçu des témoignages confirmant qu’un tel examen peut être mal vécu, et même traumatisant au point d’entacher la confiance d’un enfant envers les soignants, voire qu’il peut détourner définitivement des patients du monde médical.
L’enjeu est bien la question du bénéfice-risque. Le bénéfice d’un examen médical doit être suffisamment important pour dépasser ses inconvénients et ses risques. Si un examen vise l’ensemble de la population pour détecter une maladie très rare, en utilisant une méthode gênante, douloureuse, voire traumatisante (alors que des alternatives existent), et que cette pratique conduit un pourcentage plus grand de personnes à fuir par la suite les examens médicaux y compris lorsqu’ils s’avèrent nécessaires, le rapport bénéfice-risque est mauvais du point de vue de la santé publique.
En plus du rapport bénéfice-risque propre au soin, les médecins sont guidés par l’adage primum non nocere : d’abord ne pas nuire.
Le carnet de santé recommande d’assurer un suivi pubertaire. Il s’agit donc, a priori, de déceler les situations de puberté précoce ou tardive. Comme une des manifestations courantes de la puberté est l’apparition de poils sur le pubis, il serait tout aussi efficace et bien moins intrusif de poser directement à l’enfant ou à l’adolescent·e la question de la présence de poils, et de ne réserver un examen des organes génitaux qu’aux situations ambiguës. De cette façon, cet examen ne serait plus imposé aveuglément à tous et toutes, mais ne serait pratiqué que suite à un signe d’appel, et serait donc médicalement justifié.
En réponse à mon tweet, certains médecins ont précisé qu’ils ne pratiquaient jamais cet examen des organes génitaux externes des enfants parce qu’ils n’en voyaient pas l’intérêt. D’autres le faisaient à certaines occasions, mais jamais de routine ni chaque année. Au regard de ce qui va suivre, il s’agit probablement là des réactions les plus intelligentes des soignants.
La cacophonie des (futurs) médecins
Lorsque je ai demandé la justification médicale de cet examen annuel des organes génitaux des filles entre 1 an et 18 ans, j’ai été confrontée à une immense cacophonie, chacun y voyant une raison médicale différente et par ailleurs contradictoire avec l’idée d’un examen annuel imposé à toutes les filles, sans discernement, de 1 an à 18 ans.
Certains médecins ont été encore plus directs dans les insultes à mon égard (je vous épargne leurs tweets peu bienveillants pour des futurs soignants, mais vous les retrouverez aisément sur ce réseau social). L’un d’entre eux a même pris la peine d’écrire un article de blog qui m’insulte, mais qui ne contient aucune réponse à ma question.
Une série d’étudiants en médecine ont également réagi à mon tweet en fustigeant les parents irresponsables qui soustraient leurs enfants à l’examen annuel de leurs organes génitaux, accusant ces parents – forcément idiots – de tout ignorer des risques qu’ils faisaient courir à leur descendance. Sans donner non plus la moindre explication sur l’intérêt de cet examen.
Certains soignants ont néanmoins tenté les réponses que voici.
La première explication donnée est que cet examen est aussi imposé aux garçons pour vérifier si leurs testicules étaient bien descendus, et qu’il est inadmissible que je ne pointe que l’examen génital des petites filles dans mon tweet, preuve d’un sexisme éhonté de la part de la féministe que je suis. Je n’ai pas reçu de réponse lorsque j’ai demandé le pourcentage de filles qui avaient aussi des problèmes de descente de testicule.
Beaucoup de réponses ont tourné autour de la détection de la puberté précoce, mais aucun (futur) soignant n’a pu me convaincre de l’intérêt de détecter une puberté précoce chez une adolescente de 14, 15, 16, 17 ou 18 ans, conformément à la recommandation du carnet de santé.
Quant à ma suggestion de poser la question à l’enfant de la présence de poils pubiens plutôt que lui baisser la culotte (surtout chez des enfants de 8 ou 9 ans, c’est-à-dire un âge où beaucoup d’entre eux sont doués de la parole et ne veulent plus exposer leurs organes génitaux à leurs parents), elle n’a pas suscité l’adhésion des soignants, en raison de la crainte d’un mensonge. Plusieurs tweets ont abondés sur les dangers des patients qui ne disaient pas la vérité à leur médecin, qui lui cachaient certaines choses, et, plus globalement sur le peu de crédit qu’il fallait accorder à leur parole. Parallèlement à ces réflexions, je répondais à des tweets qui m’accusaient de détruire la confiance des patients envers les médecins, ce qui allait conduire à des catastrophes sanitaires d’ampleur mondiale. Ces échanges sont l’illustration de la volonté de soignants d’établir une relation asymétrique entre médecins et patients : non seulement une relation sachant / ignorant qui permet une domination du médecin sur son patient, mais également une exigence de confiance presqu’aveugle du patient envers le médecin alors que ce dernier se doit d’être méfiant à son égard.
Pendant trois jours, des soignants ont tenté de me lister des maladies rares que cet examen pourrait détecter, chacun y allant sur le mode « moi, mon expérience personnelle » et jamais sur base scientifique. Et de citer notamment les ovaires polykystiques. Ces derniers sont facilement détectables par une échographie ou un examen gynécologique, mais ils le sont beaucoup plus difficilement par simple observation des organes génitaux externes chez les petites filles, surtout s’il n’y a pas de signes de puberté pathologiques. Il ne s’agit dès lors toujours pas d’une raison convaincante pour imposer cet examen annuel à l’ensemble des filles. Je rappelle en outre que le carnet de santé ne mentionne pas que cet examen des organes génitaux externes vise le dépistage de maladies rares, mais qu’il a pour objectif un suivi pubertaire.
Comme autre raison invoquée pour cet examen figure la détection des mutilations génitales. L’intention est certes bonne, mais cela justifie-t-il un examen annuel de routine imposé à l’ensemble des enfants chaque année, y compris chez toutes les filles qui n’ont aucun lien culturel avec les pays dans lesquels ces mutilations ont lieu ? Et est-ce bien judicieux et respectueux que n’importe quel médecin cherche à examiner les organes sexuels externe d’une adolescente originaire d’un pays où cette pratique existe, plutôt que lui poser la question ou de l’orienter vers des associations ayant plus d’expérience dans la détection et la prise en charge de ces mutilations ? Quoi qu’il en soit, une fois de plus, le carnet de santé ne précise pas cet objectif, en se contentant de mentionner le suivi pubertaire.
La dernière tentative d’explication de cette recommandation est qu’il permettrait aux médecins de détecter des situations de violences sexuelles sur les enfants. Une fois de plus l’intention est louable, mais, d’une part, un examen des organes génitaux externes ne permet de détecter que des sévices sexuels laissant des traces (et donc passer à côté de nombreux autres abus) et, d’autre part, de l’aveu-même du médecin qui a avancé cette explication, la plupart des parents maltraitants mettent en place des stratégies pour soustraire leurs enfants de visites médicales régulières afin qu’ils ne soient pas identifiés. Cette recommandation de l’examen annuel des organes génitaux externe n’est donc pas l’outil le plus adéquat pour répondre à cet objectif.
Malgré toutes ces explications, il faut noter qu’aucun (futur) soignant ne m’a transmis ni un rapport officiel qui explicite cette recommandation d’examen annuelle des organes génitaux externes, ni une étude prouvant son intérêt, ni une analyse de son rapport bénéfice-risque, ni un lien vers des explications complémentaires, ni un guide de bonne pratique pour les médecins quant au déroulé et aux objectifs de cet examen.
La justification du ministère de la santé
Interrogé par la journaliste de l’Obs Renée Greusard pour son article Santé : faut-il vraiment regarder dans les culottes des enfants tous les ans ? sur ces nombreux tweets, le Ministère de la Santé a donné l’explication suivante : « Chez le garçon, on vérifie à la naissance qu’il n’y a pas d’hypospade, puis que les testicules sont en place ou qu’ils descendent. Chez les plus grands, on regarde aussi s’il n’y a pas de phimosis. Chez la petite fille, on regarde s’il n’y a pas de coalescence des petites lèvres. »
Pour comprendre la réponse:
- Hypospade : le trou de l’urètre n’est pas bien placé
- Phimosis : impossibilité de décalotter
- Coalescence des petites lèvres : elles sont collées.
Il est piquant de constater qu’aucun (futur) médecin sévissant sur twitter n’a évoqué cette raison provenant d’une instance officielle. Il est encore plus piquant de constater que les recommandations médicales précisent qu’en cas de coalescence des petites lèvres, aucun traitement n’est nécessaire. Les traitements sont en effet généralement inefficaces et traumatisants pour les petites filles (E. Thibaud, C. Duflos Unité de Gynécologie pédiatrique Hôpital Necker-Enfants Malades, « Le traitement de la coalescence des petites lèvres est inutile »).
Nous sommes donc face à une recommandation d’un dépistage de quelque chose qui ne doit pas être traité. Dès lors, pourquoi faut-il dépister ?
« Nous sommes médecins ! »
Mais revenons au déferlement de haine sur twitter. Beaucoup de tweets agressifs provenaient de personnes expliquant que puisque l’examen des organes génitaux externes était fait par un médecin, il n’y avait pas lieu de le critiquer. En d’autres termes, un enfant peut très mal vivre le fait de devoir se déculotter et se laisser examiner le sexe par un adulte, mais il suffirait que cet adulte dise « je suis médecin » pour que son ressenti change radicalement. Comme si le diplôme de l’adulte pouvait changer quelque chose à cet examen du point de vue de l’enfant.
Nombreux sont ceux qui se sont offusqués en dissertant sur ma prétendue volonté d’assimiler les médecins à des pervers sexuels, des pédophiles, des prédateurs ou des ogres des temps modernes. D’autres ont cherché à démontrer que j’étais une réac puritaine, ayant une vision « sale » de la sexualité et du corps, voire que je remettais en question la libération sexuelle. Je suis surprise de cette obstination à évoquer le caractère sexuel de cet examen chez bon nombre de mes détracteurs, alors que je ne parle que du vécu par des enfants d’un examen qui n’est pas anodin, sans pour autant avoir un caractère sexuel, et dont la justification médicale est, comme nous l’avons vu, plus que nébuleuse.
L’agressivité de bon nombre de médecins provient également de la remise en question du fait qu’ils auraient des droits très étendus sur le corps des gens, sans la moindre limite, « parce qu’ils sont médecins ». « Nous sommes des médecins » a été l’argument d’autorité le plus usité pour éviter de répondre aux questions médicales, généralement couplé avec « vous êtes une extrémiste », en sachant que je n’ai jamais eu de réponse lorsque j’ai demandé en quoi il était extrémiste d’interroger une recommandation officielle dont le fondement médical est douteux.
Le droit à l’information et le consentement libre et éclairé
Pourtant, le droit est très clair. Contrairement à ce que certains semblent croire, les médecins n’ont pas un accès illimité au corps des patients. Leurs pratiques sont, au contraire, très encadrées par la loi.
En effet, les médecins sont soumis comme tous les adultes au droit commun, et notamment aux interdictions des atteintes au corps que sont par exemple les mutilations sexuelles, l’agression sexuelle et de viol. Ils sont, en plus, soumis au code de santé publique qui impose de façon explicite le droit à l’information du patient, et le consentement libre et éclairé de celui-ci à tout acte médical. Le patient, même mineur, doit savoir pourquoi le médecin veut l’examiner et ce qu’il cherche.
Au regard de la cacophonie sur les raisons de l’examen des organes génitaux externes annuel, on peut s’interroger sur la capacité de l’ensemble des soignants à informer correctement leurs patients avant de leur demander de se déculotter. L’affirmation « je suis médecin » pour exiger qu’un patient se soumette à un tel examen ne rencontre pas les exigences du consentement libre et éclairé du patient qui doit non seulement connaitre les raisons de cet examen, mais l’accepter (ou le refuser) sans la moindre pression ni contrainte. Face au déferlement de haine et d’injures de la part de médecins qu’a suscité mon tweet, je peux douter de leur capacité à obtenir posément le consentement de leurs jeunes patientes avant d’examiner leurs organes génitaux.
A l’inverse, lorsque des patients interrogent cette recommandation sur le carnet de santé, ils ne font que mettre en œuvre leurs droits. Quand, en plus, des parents critiquent cette recommandation qui invite leurs enfants à se déculotter devant un adulte « parce qu’il est médecin » ou qu’ils les protègent en les soustrayant à cette pratique, ils veillent à transmettre à leurs enfants les fondements du respect de leur corps qui repose sur le consentement. Au-delà même de toute considération médicale, il s’agit d’un acte éducatif à l’égard des générations futures pour rendre la société plus respectueuse de l’intégrité physique des personnes et dépourvue de violence sexuelle.
Vers la fin d’une médecine patriarcale ?
Depuis plusieurs mois, le déferlement d’insultes en meute sur les réseaux sociaux est une pratique utilisée envers les féministes qui questionnent une norme de genre, si petite soit-elle (par exemple la taille des poches des pantalons). Il s’agit à chaque fois de tenter de faire taire des femmes par le harcèlement lorsqu’elles questionnent la domination masculine.
En usant des mêmes méthodes, des (futurs) médecins ont une nouvelle fois mis en évidence leur attachement à l’ordre patriarcal, au détriment du soin et du respect du patient. Ils démontrent également par leur comportement que le Haut Conseil à l’Egalité a visé juste en pointant, parmi les actes sexistes, la non prise en compte de la gêne de la patiente, liée au caractère intime de la consultation.
Heureusement, certain·es médecins sont conscient·es des rapports de domination régnant au sien de la profession, et vont jusqu’à les critiquer ouvertement. Je vous mets en conclusions les tweets d’une soignante qui abonde en ce sens, et qui, à ce titre, fait partie de celles qui préparent l’avenir
1 Je reconnais le @docdu16 que j'apprécie. Il y a une limite à tout. Comme en cour de récr (on est à ce niveau) quand on voit des copains qui font une mauvaise blague à un élève, on en rigole la 1ère fois, on commence à se sentir mal à l'aise la deuxième et la3ème on s'interpose https://t.co/4l7NvjY7Fh
— Claudina MICHAL-TEITELBAUM (@MartinFierro769) April 2, 2018
3 C'est aussi pourquoi je n'a pas eu envie de signer la pétition sur la fakemed: je pouvais être d'accord sur les objectifs mais cela sentait trop le mâle dominant et qu'elle a été signé par ceux-là même q ont repris du poil de la bête après l'instauration de l'obligation vaccnl
— Claudina MICHAL-TEITELBAUM (@MartinFierro769) April 2, 2018
5 Par corporatisme, par solidarité de mâles dominants, par déni de la souffrance que les comportements de mâles dominants peuvent induire, de la même manière qu'ils nient le rôle de la médecine conventionnelle dans l'explosion des soins non conventionnels…
— Claudina MICHAL-TEITELBAUM (@MartinFierro769) April 2, 2018
7 où racheter une patientèle coûtait cher, où il fallait que chaque patient sortant du cabinet ait l'impression qu'il avait été sauvé de quelque chose de grave par son médecin, qu'il avait eu des médicaments qu'il ne pouvait pas obtenir seul à la pharmacie.
— Claudina MICHAL-TEITELBAUM (@MartinFierro769) April 2, 2018
9 Parce qu'ils pensaient que les médicaments c'est comme les voitures, pour se pavaner il vaut mieux montrer qu'on a le modèle le plus récent. L'époque, non révolue, où tous les enrhumés sortaient du cabinet de mes remplacés avec un antibiotique.
— Claudina MICHAL-TEITELBAUM (@MartinFierro769) April 2, 2018
11 Les mères de famille seraient à 58% utilisatrices de soins non conventionnels. Ces femmes qui doivent encore assumer 90% de la charge des soins aux enfants, tout en travaillant. Qui ne peuvent pas s'absenter une semaine parce que le petit dernier à la gastro.
— Claudina MICHAL-TEITELBAUM (@MartinFierro769) April 2, 2018
13 Il faut tout de même se demander, pourquoi l'homéopathie et les autres SNC ont un tel succès en France et non ailleurs, sauf en Allemagne, pays où les médecins prennent 5 mn par patient.
— Claudina MICHAL-TEITELBAUM (@MartinFierro769) April 2, 2018
15 Il faudrait, je voudrais, que les patients puissent entendre qu'il n'y pas de solution magique à tous les problèmes qualifiés de médicaux, et que la plupart, les plus courants, se résolvent d'eux-mêmes parce que "la nature est bien faite"
— Claudina MICHAL-TEITELBAUM (@MartinFierro769) April 2, 2018
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La Coupe d’Hygie, Primum non nocere
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