Il y a quelques jours, France Info dénonçait à son tour les violences obstétricales et me citant : « Césariennes à vif, épisiotomies imposées… Le grand tabou des violences durant l’accouchement ». Suite à cet article, de nombreuses femmes sont venues témoigner sur mon blog. Pour en facilité la lecture, j’ai rassemblé tous ces témoignages en un seul billet en les résumant en quelques mots. Ce même article de France Info a suscité par ailleurs beaucoup de mépris auprès de médecins, dont un florilège de réactions figure sous ces témoignages de femmes violentées.
Une jeune fille de 21 ans violée et incitée à la masturbation par son urologue : témoignage d’Alya
Une femme de 37 ans qui se voit proposer du botox contre ses rides par un gynécologue, suite à sa fausse-couche : témoignage de Mila
Une césarienne à vif : témoignage de Kimi
Maltraitances gynécologiques dès l’âge de 10 ans. Violences obstétricales pendant ses deux accouchements : témoignage de S
Viol avec une sonde endovaginale sur des douleurs liées à l’endométriose : témoignage d’Elimie
Violences obstétricales lors de ses deux accouchements. Le traumatisme est encore présent 35 ans plus tard : témoignage d’Emma Maza
Défaut d’empathie lors du décès de jumelles à la naissance, refus de présenter les petits corps dans leur petit pyjama : témoignage d’Arras
Encore une césarienne à vif : témoignage de Vic
A 18 ans, entièrement nue devant une gynécologue qui touche ses cuisses en commentant son poids, puis une mauvaise prescription de pilule : témoignage de Stéphanie
Humiliation et culpabilisation pendant l’accouchement, épisiotomie imposée,… : témoignage d’Anne
Infantilisation, défaut d’anesthésie, refus de croire la femme, ouverture du col en force manuellement : témoignage de Cyriane
Césarienne imposée en urgence au moment où la femme arrive à l’hôpital, sans la moindre explication : témoignage de Muller
Gynécologue qui dénonce une patiente de 17 ans à son père parce qu’elle n’est plus vierge: témoignage de LF
Remarques humiliantes sur la prise de poids pendant la grossesse. Après l’accouchement, le gynécologue soulève le drap et dit « tout va péter, vous ne serez jamais plus comme avant » : Suite du témoignage de LF
La gynécologue: « vous êtes une chochotte », et se tournant vers son époux « encore une emmerdeuse avec son cul celle-là » : témoignage de Finet Michèle
Violence verbale pendant l’accouchement, gestes déplacés et forcés, douleur non prise en compte, actes violents et non expliqués,… : témoignage de Laurence
Déclenchement douloureux, péridurale mal dosée, forceps et épisiotomie sans explication. Puis 10 ans de coït douloureux : témoignage de JB
Premier rendez-vous chez une gynécologue pour une pilule: « ça sert à rien de venir me voir si vous êtes vierge. Qu’est ce que vous voulez que je fasse, hein ? ». Impact désastreux sur sa sexualité débutante : témoignage de Céline
Frottis imposé pour une prescription de pilule, malgré refus. Viol avec spéculum : deuxième partie du témoignage d’Alya
Examen gynécologique forcé sur une jeune fille de 19 ans, « Ça n’a jamais tué personne » : témoignage de Margaux
Sonde endovaginale enfoncée dans le vagin malgré refus et douleurs aiguës de la patiente. Puis viol avec violences supplémentaires : troisième partie du témoignage d’Alya
Accélération du travail par injection d’ocytocine augmentant la douleur, puis harcèlement de l’obstétricien pour faire une césarienne : témoignage d’Hélène
Gynécologue agressive et infantilisante face à une femme qui vit mal sa grossesse : témoignage de Sandra
Brutalité d’un médecin qui appuie sur le ventre 48 heures après une césarienne en prétendant que la vessie n’est pas pleine : témoignage d’Azellerie
Obligation d’examen gynécologique entièrement nue pour endométriose et torsion de l’ovaire, refus de traitement. Humiliation lors d’un examen chez un autre gynécologue, prescription d’une pilule rendant dépressive : témoignage de Myriam
Déclenchement, humiliation et agressivité de la sage-femme et de l’anesthésiste lors de la pause de la péridurale, abandon dans la solitude, interdiction de pousser à la fin de l’accouchement : témoignage de Muriel
Rupture artificielle de la poche des eaux, refus de mobilité, péridurale forcée, accouchement qui finit en césarienne : témoignage de Giros
Manque de politesse et humiliation lors de la première échographie : témoignage de Sabah
N’a jamais eu de bon gynécologue : témoignage de Magali
Les réactions des médecins
Alors que ces témoignages affluaient sur mon blog, les médecins dissertaient sur l’article de France Info dans le groupe facebook « Les médecins ne sont pas des pigeons » qui compte plus de 33.000 membres.
On y trouve le refus de croire les femmes :
Le déni de la parole des femmes et le déni des brutalités médicales :
Le mépris :
L’ignorance des recommandations en matière d’épisiotomie. Pour rappel, l’épisiotomie ne prévient pas les déchirures, mais les aggravent. La seule raison justifiant de couper le vagin d’une femme est un état de souffrance fœtale nécessitant de faire naître en urgence un bébé déjà engagé (cf recommandations du CNGOF) :
Le dénigrement des femmes :
Même des propos racistes :
Une justification des ces violences par la culture d’établissement :
Pour conclure, l’idée que quoi qu’ils fassent, quelles que soient les violences qu’ils infligent, les soignants sont heureux parce que les femmes les aiment :
Si les violences obstétricales étaient exceptionnelles, si elles ne constituaient qu’une regrettable succession d’événements non contrôlés, les médecins s’insurgeraient contre ces pratiques. Ils clameraient à quel point elles sont anormales et devraient être combattues. Le fait qu’ils méprisent la parole des mères, se moquent des blessures infligées, justifient les gestes invasifs et douloureux, et raillent les femmes qui les dénoncent, prouve à quel point ces violences sont systémiques, communément acceptées et faisant intégralement partie de la pratique médicale.